Source: L Avenir
David BOUILLENNE
JALHAY - Yannick Cordonnier est passé tout près d'une amputation au lendemain d'une blessure contractée lors d'un match de début de saison.
Le 19 septembre dernier, la rencontre opposant l'équipe de Jalhay B à la formation B de Trooz est brusquement interrompue. Un joueur est au sol, le tibia et le péroné fracturés...
«La rencontre était engagée, comme toutes les rencontres de haut de tableau. Mais je ne pense pas que le joueur adverse ait eu l'intention de me blesser», calme d'entrée Yannick Cordonnier. Une faute de jeu banale donc, mais très lourde de conséquences pour le joueur jalhaytois qui, depuis lors, n'a toujours pas pu poser le pied à terre. Il raconte les suites de sa blessure : «après le contact, j'ai directement compris que c'était cassé. Je ne sentais plus aucun lien entre le genou et le pied. On m'a couvert en attendant l'ambulance et mon coach est resté à mes côtés pour me parler et m'empêcher de tomber dans les pommes. J'ai ensuite été admis d'urgence à l'hôpital et un chirurgien m'a opéré le soir même. L'intervention semblait s'être bien déroulée. Ma sortie était en principe prévue au cours de la semaine suivant l'opération. Mais dans la journée du lundi 20 octobre, les infirmières surveillant mon évolution ont constaté une anomalie. En effet, mon mollet gonflait d'heure en heure. Un problème nommé "le syndrome des loges". Il fallait réopérer, et très vite! C'est pourquoi un chirurgien a été appelé dans la nuit afin de pratiquer l'intervention.» On expliquera ensuite à Yannick Cordonnier que sans cette démarche, il aurait dû être amputé d'une partie de sa jambe. «Je suis resté une quarantaine de jours allongé afin de laisser la greffe de peau prendre dans les meilleures conditions», ajoute le joueur.
Aujourd'hui, le Jalhaytois a entamé le long travail de rééducation qui le mènera, on l'espère, vers un retour sur les pelouses. «Je ne peux pas jouer avec des broches dans la jambe. Je devrai donc attendre 18 mois avant de me réentraîner. Mais j'espère sincèrement pouvoir marcher dans un mois. Pour reprendre mes activités professionnelles mais aussi pour aller encourager mes partenaires.» Régent en éducation physique, Yannick était sans emploi avant sa blessure, mais il déclare : «ce genre de blessure peut handicaper une vie, faire perdre son emploi ou avoir d'autres conséquences. C'est pourquoi je voudrais servir d'exemple et bien insister sur le fait que le foot est un amusement avant tout. Gagner un duel est important mais pas aux dépens de la santé d'un adversaire, nous sommes des amateurs!»