Les changements volants, qui sévissaient jusqu'en scolaires, sont maintenant d'application en juniors et réserves. Ce qui crée la polémique.
«Aujourd'hui, tu es sur le banc, donc je ne peux pas te promettre beaucoup de temps de jeu. » Voilà une phrase que beaucoup de joueurs ont dû entendre dans le milieu du football. Jusque dans la catégorie scolaires, la règle des changements volants était d'application. Rappelons que les changements volants, c'est, comme en minifoot, la possibilité pour une équipe d'opérer autant de changements qu'elle le souhaite (et même de faire rentrer et sortir plusieurs fois le même joueur), ces changements pouvant s'opérer alors même qu'on est en train de jouer (pas besoin d'attendre d'arrêt de jeu), la seule condition étant bien sûr que le joueur rentrant attende que le joueur remplacé soit effectivement sorti du terrain.
Une fois arrivés en juniors, les footballeurs découvraient la fatalité de se retrouver sur le banc, et (souvent) de ne pouvoir entrer qu'en fin de partie.
Mais voilà que l'Union Belge vient de sortir un nouveau règlement pour cette saison : même en juniors et en réserve, désormais, on peut pratiquer les changements volants.
Ce qui, au niveau des réserves surtout, pour des joueurs pas habitués, crée une jolie petite cacophonie. Il est d'ailleurs conseillé aux arbitres - en équipes d'âges comme en réserve - de bien demander aux entraîneurs ou aux équipes (quand il n'y a pas d'entraîneur) de prévenir qu'ils veulent faire un changement, et même d'attendre un arrêt de jeu.
« Sinon, on risque effectivement la cacophonie, et on voit des équipes jouer à 12 contre 11 » concède Marcel Hardy, vice-président de la CPA. J'ai encore vu la difficulté de ce point de règlement - ne pas attendre un arrêt de jeu pour faire un changement - à un match de scolaire à Wasseiges le week-end passé. » Cette petite révolution dans la catégorie réserves ne contente pas tout le monde de la même façon. « Quel capharnaüm ! » nous glissait un joueur de Clavinoise.
Pour les juniors par contre, José Huynen, coordinateur des jeunes à Amay, trouve cette adaptation du règlement adéquate. « Les joueurs sont à cet âge-là en post-formation, et il est important qu'ils aient du temps de jeu. Il arrive également que différents coachs hésitent à procéder à des remplacements puisque le score n'est pas encore acquis. Ce qui ne sera peut-être plus vrai à présent. » Mais donc si l'avis de José Huynen est favorable, celui de Bernard Fairon, entraîneur de la réserve d'Engis, l'est beaucoup moins. « Je ne comprends pas, ces changements volants ne servent strictement à rien. Je suis persuadé qu'on va voir sur certains terrains des équipes qui vont se retrouver avec 12 ou 13 joueurs sur la pelouse ! Notre équipe, par exemple, ne compte que des footballeurs de plus de 30 ans. Certains vont jouer vingt minutes, sortir, et puis il faudra se remettre en route une demi-heure après, ce qui n'est pas très indiqué pour leur corps. » Évidemment, les réserves de demain sont les jeunes d'aujourd'hui, et le problème pourrait s'estomper. De même, un entraîneur est toujours libre ou non de profiter de ce règlement.
Et si ça arrivait en première ? Cela changerait incontestablement pas mal de choses - parfois intéressantes -, mais on sait que les changement font peur. Or là il y a tant d'enjeu...
* Source: L Avenir
* Xavier LEMPEREUR